samedi 12 février 2011

HUITIEME SEANCE : FRAGMENTS D’UN DISCOURS AMOUREUX



Le thème de la rupture est un thème vraiment riche pour commencer à aborder la fiction dans l’écriture. Car qu’est-ce que la fiction sinon une rupture avec la réalité, le quotidien, les habitudes de langage, pour se projeter dans un autre monde. C’est ce thème de la séparation, de l’abandon, du départ que je choisis donc pour introduire la fiction dans l’atelier. Donc, après avoir lu, puis commenté ensemble quelques textes et des extraits de films qui tournent autour de séparations (amoureuses, familiales, amicales), je propose aux élèves d'imaginer une rupture et d’écrire un texte autour de l’absence de l’autre. La consigne d'écriture – inspirée d’un exercice de style que Raymond Queneau appelle Logo-rallye – est simple : produire un texte en y intégrant progressivement des mots lancés à voix haute. Voici la liste, plutôt hétéroclites, des mots : hiver – toi – larmes – jamais – nuit – rouge – désormais – fossoyeur – portable – tristesse – mon – ciel – secret – normalement – clocher – adieu – solitude – aéroport – pourtant – faiblesse – sommeil – départ – cœur – prison – blessure – rage. Après avoir lu leurs textes, j’ai décidé de choisir quelques fragments et d’intituler cette séance « Fragments d’un discours amoureux » – en hommage au livre de Roland Barthes qui commence ainsi : « C’est donc un amoureux qui parle et qui dit : »

FRAGMENTS I


Je savais qu’un jour ou l’autre tu devrais bien me quitter.
Joury, 3e3, Collège Théodore Monod  

Depuis que je ne te vois plus mon cœur est vide, vide, vide !
Logan, 4°6, Collège Le Parc

Je ne parle plus. Je ne mange plus. Je ne vis plus.
Anonyme, 3°4, Saint-Exupéry

Encore en plein hiver je te cherche…
Rabia, 3e4, Collège Jacques Prévert

FRAGMENTS II



Tu vivais en moi...
Frédérique, 3e4, Collège Jacques Prévert

Maintenant je suis solitude…
Dylan, 3°4, Saint-Exupéry

Ma séparation avec toi est comme un vent d’hiver qui tombe du ciel.
Dizolélé, 3e3, Collège Théodore Monod  

Je t’attendrais… Reviens, je t’en prie...
Camil, 4°6, Collège Le Parc

FRAGMENTS III



Je sens une blessure en moi, une faiblesse mais aussi une énorme rage car on avait partagé de bons moments ensemble.
Hichem, 3e3, Collège Théodore Monod  

Comment pourrai-je vivre normalement ? Désormais je ne vis qu’avec pour seule compagnie, la solitude...
Kader, 3e4, Collège Jacques Prévert

Les blessures sont tellement profondes que je m’emprisonne sur moi-même tout seul.
Anonyme, 4°6, Collège Le Parc

Et pourtant dans mon cœur tu es là.
Adéline, 3°4, Saint-Exupéry

FRAGMENTS IV



J’aurais aimé que le fossoyeur creuse un trou plus grand pour qu’il puisse y avoir une place pour moi à tes cotés.
Sylvain, 3e3, Collège Théodore Monod  

Maintenant que tu n’es plus là, je suis rempli de tristesse.
Christophe, 3e4, Collège Jacques Prévert

Mon seul remède serait toi… Je suis tellement triste… Si tu savais… La solitude m’envahit…
Laetitia, 4°6, Collège Le Parc

Je pourrais continuer à t’écrire encore des pages et des pages mais tout a une fin et notre histoire s’arrête là.
Anonyme, 3°4, Saint-Exupéry

FRAGMENTS V



Tu as creusé une énorme place dans mon cœur alors qu’il était mort. Désormais tu n’es plus là et la tristesse de ne plus te voir m’envahit. Maintenant, je comprends ce que veut dire le mot « solitude »…
Shérazade, 3e3, Collège Théodore Monod  

Il faut que je parte loin à un endroit qui ne me fera pas penser à toi. La prison, peut-être ?
Laureen, 4°6, Collège Le Parc

Je t’attends toujours. Pourtant je sais que tu ne reviendras pas…
Song, 3e4, Collège Jacques Prévert

Finalement tu étais ma prison et maintenant je me sens libre.
Anonyme, 3°4, Saint-Exupéry