vendredi 11 mars 2011

NEUVIEME ET DIXIEME SEANCES : LE REGARD SENSIBLE

Lors des dernières séances, nous avons travaillé à partir de photos, en essayant d’utiliser ces images comme déclencheur d’écriture. Après avoir déchiffré collectivement quelques photographies bien choisies, les élèves se lancent dans l’écriture. La consigne est d’aborder chaque photo selon trois approches possibles : 1) développer ce qui touche, attire, captive, interpelle l’œil ou pique l’esprit dans la photographie, c’est ce que Barthes nomme le « punctum » ; 2) décrire le hors-cadre de la photo, en imaginant tout ce que le photographe ne montre pas, ce qui est en dehors du cadre ; 3) créer un monologue intime pour l’un des personnages de la photo, en tentant de faire surgir de l’image son discours intérieur, son soliloque… Dans le déluge permanent, presque obscène, d’images médiatisées, qui finit par nous rendre assez indifférents aux images du monde qui nous entoure, il me semble que ce travail de décryptage permet de développer ce que j’appelle le « regard sensible » : prendre le temps de regarder les photographies, de les penser, de les réinventer. C’est aussi un plaisir : celui de s’approprier les images pour mieux les intérioriser. Car finalement l’écriture, c’est avant tout une affaire de regard sur le monde, et ce regard est multiple…