mardi 11 janvier 2011

CINQUIEME SEANCE : VERTIGE DE LA LISTE



Cette semaine on se consacre aux listes : on expérimente le plaisir d’énumérer, de classer, d’inventorier, sans hiérarchie, sans verbes, sans liaison. On se lance donc au bonheur de recenser, sans aucun souci de composition du texte car lorsqu’on propose une liste, on ne s’interroge pas sur ce qui précède ni sur ce qui suit. L’exercice des listes peut paraître simple au départ mais comme disait Perec : «rien ne semble plus simple que de dresser une liste, en fait c’est beaucoup plus compliqué que ça n’en a l’air»… La démarche d’aller chercher à travers le langage des images qui sont nichées dans notre caverne mentale induit un travail littéraire évident, mais aussi un enjeu identitaire car la liste constitue une affirmation de soi : établir une liste c’est une manière d’affirmer ses choix, ses goûts, ses points de vue. Et c’est ainsi que peu à peu on a commencé à expérimenter ce que Umberto Eco appelle le vertige de la liste…