dimanche 30 janvier 2011

FENETRES I


Par la fenêtre de ma chambre je vois un mur tagué qui rend hommage à un jeune innocent mort lors de son interpellation. Je vois un jeune qui se lève et qui porte les sacs de ma voisine qui revient du Franprix d’à coté. Il y a aussi des jeunes en scooter sur la roue arrière. Je peux sentir ma voisine du dessus qui fait son couscous. Je vois un homme et une petite fille fouiller dans les poubelles. Dans le bac à sable les enfants font du foot. Les jeunes squattent le muret pendant que Madame Brel les observe de sa fenêtre. Je vois dans le hall d’en face des jeunes qui fument et qui sont assis à galérer. Je vois le renoi du bâtiment 3 qui observe par sa fenêtre les filles. J’entends ma voisine crier car son mari la bat. Je le vois lui qui attend en bas de mon bâtiment.
Shérazade, 3e3, Collège Théodore Monod

Du haut de la Tour Eiffel, je vois tout Paris… Paris tantôt calme, tantôt agité. Des gens qui courent pour prendre le bus ou le RER, qui s’agitent avec les sacs de courses dans les mains. Je vois une femme qui crie car elle s’est fait voler son sac. Un homme qui pleure car il vient d’apprendre le décès d’une personne chère à ses yeux. Je vois aussi des chiens errants. Des pigeons crasseux. Des gens qui s’appellent, qui vont au restaurant. Je vois des magasins. Un cambriolage. Des voitures. Des camions ou encore des chevaux qui tractent une calèche. A Paris tout est illuminé. Je vois les Champs Elysées. Les Galerie Lafayette. La cathédrale Notre-Dame de Paris. La tour Montparnasse. La Seine. Mais ce que je vois de plus flagrant dans tout Paris c’est ce nombre indénombrable des voitures qui circulent, qui sont bloquées par les embouteillages. A Paris je vois le bassin du Trocadéro. Je vois des milliers de personnes qui ne me voient pas mais moi je les vois.
Lucas, 3e4, Collège Saint-Exupéry

Depuis la fenêtre du bureau du Principal pendant ton exclusion tu vois l’heure qui s’écoule. Tu vois ton professeur de français qui boit du café. Ton professeur d’histoire qui fume sa cigarette. Ta prof de techno qui fait de l’ordi. Un peu plus tard, tu vois des élèves qui sortent du Collège, heureux. Après tu vois tes parents qui arrivent, énervés. Pendant qu’ils parlent avec le Principal, tu vois un banc vide et malheureux qui te ressemble un peu…
Bilel, 4°6, Collège Le Parc

Depuis les fenêtres des mes lunettes Ray Ban je vois le ciel bien dégagé, la mer, le soleil. Je vois un hôtel. Je vois des douches, du sable et des maillots de bain. Je vois un vendeur de glaces. Je vois des oiseaux, des sourires et des amoureux. Je vois de la crème solaire. Je vois mes pieds. Mes jambes. Je sens le sel. Je vois aussi ma montre et mon portable. Je lis mon texto et alors je vois des mots… Maintenant je te vois toi qui pleures…
Lauriane, 3e4, Collège Jacques Prévert