dimanche 30 janvier 2011

FENETRES III


Depuis la fenêtre de mon ordinateur je vois mon fond d’écran : je vois une annonce publicitaire sur le coté : je vois l’icône « rechercher » : je vois une autre icône pour fermer la fenêtre : je vois un cheval de Troie qui entre dans mon ordinateur : je vois un film romantique sur un site : et des fenêtres porno qui s’ouvrent contre ma volonté : je vois toutes les pages avec un clic droit : je vois un clip musical sur You tube : je vois s’afficher des promotions : je vois les infos retransmises sur le site web de TF1 : je vois les résultat des courses de Vincennes : je vois mes dossiers : je vois des chats : je vois des cybers s’introduire dans mon ordinateur – ma vie privée : je vois des personnes sur face book : je vois la température du thermomètre qui baisse.
Arthur, 4°6, Collège Le Parc

La fenêtre dans laquelle j’aimerais voir c’est celle qui s’ouvre sur le cœur des gens pour savoir pourquoi ils dépriment quand il le font… Pourquoi ils sont joyeux quand ils le sont. J’aimerais voir le cœur des gens d’un peu plus près, voir tous leurs sentiments. J’aimerais mieux comprendre le cœur des hommes. Il y a des cœurs qui ont une fenêtre sale. D’autres ont une fenêtre propre avec des vitres clean mais avec des volets fermés…
Sully, 3e4, Collège Saint-Exupéry

Depuis la fenêtre du RER tu vois les horaires des prochains trains. Le train bouge et tu ne vois plus la gare. Tu vois un espace vide. Tu vois la voie ferrée. Tu vois de la verdure et très loin des immeubles. Et puis tu ne vois plus rien. C’est un tunnel. Désormais tu ne vois vraiment rien à travers cette fenêtre. Tout est noir. Maintenant tu ne vois plus rien.
Katharina, 3e4, Collège Jacques Prévert 

Je vois Franprix à 9h00 quand il ouvre ses portes avec des dames qui attendent depuis une demi-heure – elles n’ont toujours pas compris qu’il ouvre à 9h00 et pas à 8h30. Je vois un Roumain qui va chercher sa voiture dans le parking, il a une canne à pêche avec lui. Quatre heures plus tard il revient énervé de n’avoir rien pêché. Ça me fait rire. Je vois la vieille dame qui sort de chez elle avec plein de sacs et qui parle toute seule car elle est folle. Puis, deux minutes plus tard, elle revient car elle rate toujours le 214. Il est 20h00 et le Franprix va fermer. Je vois des voitures : je ne sais pas d’où elles viennent ni où elles vont. Enfin, je vois la lune qui me prévient qu’il faut fermer la fenêtre et partir.
Bouzned, 3e3, Collège Théodore Monod